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Le Mur de l'Atlantique - musée de Raversyde

 

Le mur de l’Atlantique

L'historique du mur

Casemate batterie140924js365w.JPGBatteries Aachen - photo js (C)

 

Le mur de l'Atlantique (en allemand : Atlantikwall) est un ensemble de fortifications côtières, construit par le Troisième Reich, pendant la Seconde Guerre mondiale, le long de la côte occidentale de l'Europe.  Ces fortifications s'étendent du sud de la France, à la frontière espagnole, jusqu'au nord de la Norvège, sur une distance de 4.000 km.  Elles sont renforcées le long de la mer du Nord et de la Manche, le long des côtes néerlandaises et belges (face à la mer du Nord) et françaises (au niveau du Pas de Calais et de la Manche).

Ces fortifications (15.000 bunkers) sont destinées à empêcher une invasion du continent, depuis la Grande-Bretagne, par les Alliés.

 

En septembre 1941, le Generalfeldmarschall von Witzleben, qui commande les forces allemandes de l'Ouest, propose au haut-commandement allemand de construire des positions défensives sur le littoral.  Avec la guerre sur le front de l'Est et l'entrée en guerre des États-Unis, l’Allemagne commence à envisager un possible débarquement anglo-américain à l'ouest, au niveau des ports.

 

En 1942, le Generalfeldmarschall von Rundstedt, qui lui succède, ordonne toute une série de mesures afin de renforcer les côtes des pays occupés ou annexés.  Il fait installer des batteries lourdes et moyennes de la Kriegsmarine, contre les navires, et des points d'appui renforcés autour des ports, tenus par l'armée de terre.  Il y ajoute des batteries Flak le long des côtes, pour assurer la protection antiaérienne des lieux.

 

Après la tentative de débarquement de Dieppe, Hitler demande que l'effort militaire soit porté sur les côtes du nord de la France et sur les côtes belges.  Mais l'intensification de la guerre retarde l'organisation Todt, responsable des travaux, dans la construction du mur de l'Atlantique.

 

En 1943, suite à sa visite d’inspection, le Maréchal Rommel considère que cette défense est insuffisante.  En janvier 1944, il ordonne immédiatement le renforcement des défenses.  Sous sa direction, on construit, le long des plages, une ligne d'emplacement de tir, et des casemates en béton renforcé.

Schéma général du site140924js373w.JPGSchéma général des défenses (dessin musée de Raversyde)

On y ajoute des champs de mines et des obstacles antichars, posés sur les plages elles-mêmes.  À l'arrière du littoral, les zones basses sont inondées et les prairies sont hérissées de pieux pour éviter les atterrissages de planeurs.

 

Barrage anti-tanks140924js416w.JPG Barrages anti-tank140924js420w.JPG

 

Photo js   (C)                                                      Photo musée de Raversyde

Barrage anti-tanks140924js426w.JPGPhoto js (C)

 

À la veille du débarquement, en juin 1944, les défenses du mur de l'Atlantique constituent un important obstacle pour les troupes alliées.  La partie la plus fortifiée et la mieux équipée est le littoral du Pas-de-Calais, car la plus proche de la Grande-Bretagne et le lieu de débarquement supposé le plus probable.

 

Les batteries de tir

Les défenses sont concentrées sur les principaux ports de la Manche et de la mer du Nord, qui sont protégés par des batteries lourdes.  Les villes et l’arrière-pays sont quadrillés de bunkers, et renforcée par des lignes de défense en arc de cercle à l'arrière pour les protéger d'une attaque terrestre.

Le but des batteries d'artillerie est d’empêcher les navires et embarcations de débarquement d’approcher.  Les troupes statiques utilisées pour défendre les plages et les côtes sont de faible valeur combative, souvent des hommes, jeunes ou âgés, déclarés inaptes au combat des unités mobiles. On y trouve également des étrangers combattant sous l'uniforme allemand, principalement d'anciennes troupes soviétiques.

Sur les côtes belges, les batteries ont été abandonnées sans coup férir, en septembre 1944 et conquise par un régiment canadien.  Dans leur hâte de reculer, les allemands n’ont pas pris le temps de faire exploser les installations.

 

Une batterie se compose généralement d'un ou plusieurs canons de marine autour duquel on construit un bunker de protection en béton.

On y ajouter des stations d’observation, avec des télémètres et tout un dispositif de communications téléphoniques.

Il y a aussi, plus loin dans les terres, des abris de munitions et des abris pour le personnel et les abris annexes (citernes, puits, abri pour groupes électrogènes, abri sanitaire logement des soldats).  Ces casemates sont reliées par des tranchées et des tunnels.

 

Photos JS sauf photos en noir/blanc du musée de Raversyde)

Les restes du Mur de l’Atlantique

De nombreux bunkers et blockhaus sont encore en place tout le long du tracé du mur. 

Certains ont été restaurés ou abritent des musées, par exemple le Grand Blockhaus à Batz-sur-Mer, la batterie Todt dans le Pas-de-Calais ou le Poste de direction de tir de Riva-Bella à Ouistreham.

En Belgique, on a restauré quelques centaines de mètres de cette fortification le long des dunes à Raversyde, près d’Ostende.

J’ai eu l’occasion de les visiter ces dernières vacances.

 

Une grande majorité des bunkers est à l'abandon.  Les constructions sont très dégradées et corrodées par le vent et les intempéries.

Sur les côtes sablonneuses françaises de nombreuses casemates se sont affaissés avec le temps.  Certaines ont même glissé sous le niveau de la marée haute.  Le long de la côte belge, il reste encore quelques casemates ensablées dans les dunes et dans l’arrière-pays.

 

Le musée de Raversyde

En Belgique, on retrouve une partie de cette ligne de défense, le long du cordon dunaire, à Raversyde, près d’Ostende.

Une partie de ces installations date de la première guerre mondiale, Raversyde étant le point d’avancée allemand le plus proche du front de l’Yser.

On y retrouve un certain nombre de casemates en béton datant de la première guerre mondiale, partiellement restaurées, avec les emplacements des lourdes batteries de marine, dont il ne reste que les boulons d’attache.  La portée de ces canons était d’environ 18 km, ce qui permettait, à cette époque, de tirer sur le front de l’Yser tout proche ou à l’entrée du port d’Ostende.

Ces installations, aménagées en 1944, portent le nom de batteries Aachen.

 

Les batteries voisines, appelées Saltzwedel-neu, datent, elles, de 1943-44, et ont été également restaurées pour les visiteurs.

Dans les bunkers, et dans les dunes, on a rassemblé un certain nombre de canons de marine à longue portée, de 88 à 380 mm de diamètre.

Il y a aussi des canons Flak de 20 à 38 mm, de portée limitée, et destinés à lutter contre les invasions aériennes, ou contre les bombardiers alliés revenant d’Allemagne, et qui larguaient ce qu’il leur restait de bombes sur les installations du mur de l’Atlantique.

 

On peut visiter un poste d’observation avec son télémètre et un dispositif de communications téléphoniques vers les batteries.  Sur les murs, il y a un panneau avec des silhouettes d’avions allemands et alliés.

 

Photos js sauf photos en noir/blanc du musée de Raversyde

 

Dans certaines casemates, on a restauré différents locaux comme le centre de communication (avec le fameux appareil de codage «Enigma»), l’arsenal (pour l’entretien des armes), ou le local de paie.

Locaux aménagés par le musée de Raversyde

 

On a conservé également quelques bâtiments annexes, une salle de repos, le local du coiffeur, un bureau d’officier.

Les bunkers de réserves de munitions ont disparus.

 

On passe d’une batterie à l’autre par des tranchées creusées dans les dunes et renforcées par des murs de briques, ou par des tunnels en briques, eux aussi.  Une partie de ces installations provient des restes des constructions militaires allemandes datant de la première guerre mondiale.

La porte d’entrée du site donne sur la digue, d’où on amenait le matériel et les soldats, via le tram de la côte.  Il subsiste encore le poste de garde.

 

Un peu en arrière, on a replacé une série d’obstacles anti-char et anti-débarquement, que l’armée allemande avait installé sur les plages.

 

 

Cette visite est complétée par un musée très bien agencé, où sont rassemblés des pièces et des documents d’époque.

La visite vaut vraiment la peine de s’arrêter quelques heures à Ostende.

On peut profiter de son séjour pour faire le tour du village de pêcheurs de Walraverzyde, sis non loin de là, et que j’ai décrit par ailleurs.

A deux pas du mur, on peut visiter également le mémorial du Prince Charles de Belgique (1903-1983), une maison où il s’est retiré après l’accession au trône du Roi Baudoin en juillet 1951.

 

 

Remarque :

Je me suis basé sur mes documentations personnelles, de même que sur les documents mis à la disposition des visiteurs.

Les photos sont de moi-même, à l’exception de certaines vues, en noir et blanc, qui reproduisent des photos anciennes appartenant au Musée de Raversyde.

 

Jacques Schwers

27 octobre 2014

 



27/10/2014
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